Les Bleues se sont fait (un peu) peur, ce dimanche soir, à Bâle. Menée à la pause (1-2) par des Néerlandaises qui devaient s’imposer par trois buts d’écart pour lui chiper la qualification en quarts de finale, l’équipe de France s’est révoltée dans le second acte. Invaincue depuis le 3 décembre 2024 (2-4 en amical contre l’Espagne), la formation de Laurent Bonadei, portée par Delphine Cascarino, a finalement enchaîné un onzième succès (5-2) et assuré la première place du groupe D, devant l’Angleterre qui n’a pas fait de détail face au pays de Galles (6-1).
Les Bleues affronteront l’Allemagne, vice-championne d’Europe en titre, en quarts de finale, samedi à 21 heures sur cette même pelouse.
Dans le Parc Saint-Jacques de Bâle, les Oranje, dos au mur, attaquaient la rencontre pied au plancher et Pauline Peyraud-Magnin devait s’employer d’entrée pour détourner une frappe de Victoria Pelova (2e). Malgré l’ouverture du score de leur capitaine Sandie Toletti, célébrant son 30e anniversaire d’une subtile demi-volée du droit sur un service de Marie-Antoinette Katoto (22e), les Bleues, sans Grace Geyoro laissée sur le banc, étaient copieusement bousculées par des Néerlandaises, plus agressives dans les duels et trop facilement trouvées sur les côtés.
À la parade sur une reprise de Chasity Grant, Peyraud-Magnin était impuissante sur la lourde frappe de Pelova (26e). La fébrilité gagnait l’arrière-garde française qui flanchait juste avant la pause. Sur un centre côté gauche de l’intenable ailière d’Arsenal dévié par Lineth Beerensteyn, Selma Bacha s’emmêlait les pinceaux et marquait contre son camp (41e).
Dans le vestiaire, Bonadei remobilisait ses troupes, les exhortant à « batailler » pour se sortir d’un match piège que ses joueuses s’étaient rendu compliqué. Un message entendu 5 sur 5 par Delphine Cascarino, autrice d’une passe décisive pour Katoto puis d’un doublé, avant que Sakina Karchaoui ne scelle la victoire des Bleus sur penalty (90e + 2). « À la mi-temps, les joueuses se sont remobilisées, elles ont eu un peu plus de mordant, appréciait le sélectionneur au micro de France 2. On leur a demandé de prendre des risques, ça a payé. »
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C’est seulement la deuxième fois dans son histoire que l’équipe de France réalise un carton plein en phase de groupes de l’Euro. En 2013, les Bleues avaient réussi la passe de trois en poule (3-1 contre la Russie, 1-0 contre l’Espagne et 3-0 contre l’Angleterre). Mais elles s’étaient inclinées dès les quarts de finale, face au Danemark (1-1 a.p., 2 t.a.b à 4).
Pour cette dernière rencontre du groupe D, Bonadei avait aligné le même trident offensif que contre l’Angleterre (2-1) en ouverture du tournoi. Associée à Marie-Antoinette Katoto et Sandy Baltimore, Delphine Cascarino, en manque de réussite devant le but (7e, 52e), a finalement tout renversé à l’heure de jeu, en l’espace de 7 minutes et alors que les Bleues étaient menées 1-2.
Après une récupération au milieu du terrain, elle a d’abord parfaitement lancé Katoto, qui a tranquillement ajusté Daphne van Domselaar (61e). Trois minutes plus tard, l’attaquante de San Diego a redonné l’avantage à l’équipe de France, d’une frappe enroulée du droit après avoir fixé deux adversaires (64e). Elle qui n’avait plus marqué en sélection depuis plus de 2 ans et un doublé en amical face à la Colombie (5-2, le 7 avril 2023) s’est ensuite offert un doublé, en reprenant une frappe de Katoto repoussée par les deux montants du but batave (67e).
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La France n’a plus concédé la moindre défaite en phase de groupes de l’Euro depuis 13 matches (9 victoires, 4 nuls) et un revers contre l’Allemagne (1-5) en 2009.
Cascarino a cédé sa place 4 minutes plus tard à Kadidiatou Diani sous les ovations du public (71e), avec le sentiment du devoir accompli. « C’était un match très difficile, reconnaissait-elle au micro de France 2. Ça a été compliqué en première mi-temps, on a tout donné pour revenir au score. Je suis très contente d’avoir contribué à la victoire de l’équipe. Maintenant, on va travailler dur pour pouvoir battre l’Allemagne en quarts. »